Améliorer l’efficacité énergétique en entreprise : ce qu’il faut savoir

Qu'est-ce que l'efficacité énergétique ?

L’efficacité énergétique mesure le ratio entre la quantité d’énergie produite et l’énergie consommée. Cette notion s’éloigne de la performance énergétique, qui s’intéresse aux consommations énergétiques d’une entreprise.

On utilise deux valeurs pour exprimer l’efficacité énergétique :

• le COP (coefficient de performance) pour la production de chaleur ;

• l’EER (coefficient d’efficacité énergétique) pour la production du froid.

> À lire aussi : Neutralité carbone : quels sont les enjeux et les solutions ?

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Décret tertiaire : quels sont ses objectifs pour l'efficacité énergétique en entreprise ?

Défini par l’article 175 de la loi Élan (portant évolution du logement de l’aménagement et du numérique), le décret tertiaire (ou « Éco Énergie Tertiaire ») impose aux bailleurs et locataires de bâtiments du tertiaire une réduction de leur consommation énergétique.

Quels sont les bâtiments concernés ?

Comme son nom l’indique, seuls les bâtiments du tertiaire sont concernés par cette réglementation. Parmi eux, on retrouve :

• les bureaux ;

• les bâtiments dans le secteur du commerce et de l’enseignement ;

• les hôtels.

Agenda des échéances du décret tertiaire

Si vous faites partie des bâtiments concernés, vous êtes probablement au courant des objectifs qui vous sont fixés, à savoir une réduction graduelle de vos consommations d’énergie.

D’ici 2050, vos consommations devront être réduites de 60 % par rapport à l'année de référence (comprise entre 2010 et 2019).

> À lire aussi : Quels travaux entreprendre pour répondre aux objectifs du décret tertiaire ?

Pourquoi réaliser un audit énergétique en entreprise ?

Un audit énergétique permet de mesurer la consommation énergétique d’un bâtiment. Pas obligatoire pour toutes les entreprises, il constitue pourtant un document décisionnel dans le cadre de votre transition écologique.

Comment est réalisé un audit énergétique en entreprise ?

Cet audit s’articule autour de 4 grandes étapes :

1. Le recueil des données énergétiques. L’auditeur professionnel récupère des informations importantes (la surface des bâtiments, les énergies utilisées par l’entreprise, ses factures énergétiques) et réalise des mesures (relevés de température, débit d’extraction des VMC, etc.).

2. L’analyse des données énergétiques. À l’aide d’outils, l’auditeur poursuit l’examen par des études approfondies, aboutissant à des pistes d’amélioration qu’il livrera à l’entreprise.

3. Le chiffrage des pistes d’amélioration. L’entreprise obtient un détail chiffré des changements à opérer, mais aussi une estimation des économies et du temps nécessaire pour obtenir un retour sur investissement.

4. La rédaction d’un rapport d’audit comprenant le plan d’action détaillé.

Un audit obligatoire pour les grandes entreprises... mais vivement recommandé pour toutes

Toutes les entreprises ne sont pas obligées de réaliser un audit énergétique. Seules les grandes entreprises qui remplissent les conditions suivantes sur leurs deux derniers exercices comptables sont concernées par cette obligation :

• un effectif supérieur à 250 salariés ;

• un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros ;

• un bilan supérieur à 43 millions d’euros.

Pourquoi un audit énergétique est-il important pour le futur de votre entreprise ?

Plus qu’un simple contrôle, l’audit énergétique est un moyen pour les entreprises d’identifier les économies d’énergie qui peuvent être réalisées au sein de leur structure et ainsi de diminuer leurs charges.

Cette diminution n’est pas le seul changement structurel. En suivant les recommandations de l’audit, l’entreprise améliore aussi le confort de ses salariés grâce, notamment, à des systèmes de ventilation plus performants et des équipements de chauffage modernes.

> À lire aussi : Que faut-il savoir sur l'audit énergétique ?

Plateforme OPERAT : est-il obligatoire de s'inscrire ?

OPERAT, pour Observatoire de la Performance énergétique, de la rénovation et des actions du tertiaire, est une plateforme de recueil et de suivi des consommations d'énergie du secteur tertiaire mise en place par l’Agence de Transition Écologique (ADEME).

Quelle est l'utilité de la plateforme OPERAT ?

Le premier intérêt de cette plateforme est de rassembler les données consommation d’énergie des bâtiments assujettis au dispositif décret tertiaire. Cela donne aux gestionnaires de bâtiments une évaluation annuelle de leur situation énergétique.

Le second est d’exploiter cette base de données pour créer un outil d'accompagnement dans la transition énergétique de l’immobilier tertiaire. Ces informations peuvent servir aux acteurs pour suivre, par exemple, les consommations dans un même secteur d’activité ou une zone géographique définie.

Au-delà de sa dimension informationnelle, ce support numérique offre à l’ADEME un moyen de vérification des objectifs fixés par le décret tertiaire.

Pourquoi s'inscrire à la plateforme OPERAT ?

Comme indiqué, cette plateforme permet de suivre l’avancée des acteurs du tertiaire dans leur transition énergétique. Tous les bailleurs et locataires de bâtiments du tertiaire concernés par le décret ont une obligation légale de s’inscrire afin de transmettre leurs données de consommation énergétique.

En cas de non-respect de cette obligation, le bailleur ou locataire s’expose à des sanctions :

• une mise en demeure auprès du propriétaire ou du bailleur ;

• une amende pouvant aller jusqu’à 7500 euros peut s’appliquer, après envoi ;

• une exposition publique sur le principe du « Name and Shame » (une pratique anglo-saxonne visant à déclarer publiquement le comportement nuisible d’une entreprise).

> À lire aussi : Acheter ou reprendre une société : quel contrat d'énergie choisir ?

Quelles solutions mettre en place pour améliorer l'efficacité énergétique dans une entreprise ?

Travaux de rénovation énergétique, installation d’un parc photovoltaïque ou sensibilisation à l’efficacité énergétique : Antargaz vous détaille 3 solutions possibles.

Solution n°1 : les travaux de rénovation énergétique

Inscrites dans l’audit énergétique, les pistes d’amélioration orientent l’entreprise vers certains travaux de rénovation à entreprendre en priorité. Ces travaux peuvent intervenir sur :

• le bâtiment (isolation thermique des murs, de la toiture, installation de parois vitrées double ou triple vitrage, etc.) ;

• les équipements (changement ou remplacement de la chaudière, installation d’une ventilation mécanique contrôlée à double flux, etc.) ;

• les process de l’entreprise (investissements vers des machines plus économes en énergie, achat de véhicules électriques, etc.).

Si les exigences des fiches d’opérations standardisées de l’ADEME sont respectées, les entreprises qui en font la demande peuvent bénéficier d’un soutien financier. En effet, certaines aides fiscales comme les Certificats d’économies d’énergie, les amortissements exceptionnels ou le crédit d’impôt accompagnent les acteurs dans le financement de leur transition énergétique.

Solution n°2 : l'installation d'un parc photovoltaïque

Faites un pas de plus vers l’indépendance énergétique de votre entreprise en installant des panneaux solaires photovoltaïques sur le toit de vos locaux. Cette solution à un double avantage : 

• dans certains cas, vous autoconsommez votre électricité pour chauffer vos bureaux, faire tourner vos machines, recharger votre parc de voitures électriques, etc. ;

• vous pouvez revendre une partie ou la totalité de cette électricité à EDF grâce au système d’obligation d’achat.

Solution n°3 : la sensibilisation à l'efficacité énergétique

Le changement passe aussi par vos collaborateurs. Par le biais de formations ou de réunions d’information (en interne ou par l’intermédiaire d’un prestataire externe), sensibilisez vos équipes à la transition énergétique de votre entreprise. Quelques écogestes simples peuvent faire la différence comme :

• le tri sélectif des déchets ;

• des tasses lavables et des gourdes plutôt que des objets jetables ;

• baisser le chauffage d’1°C et réduire la climatisation dans les bureaux ;

• le tri des mails (le stockage demande de l’énergie aux centres de données) ;

• l’arrêt des appareils électroniques après utilisation ;

• le remplacement des ampoules à incandescence et à basse consommation par des ampoules LED ;

• l’encouragement vers la mobilité douce ou le télétravail.

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